Les choses visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles.
L’homme peut trafiquer la réalité et parvenir à faire croire ce qui n’est pas, sans pour autant que ce qui est ait disparu ! Ce qui n’est pas, n’est qu’une illusion entretenue, le temps que ce qui est se révèle et advienne.
Ainsi pour mieux appréhender le présent c’est-à-dire les choses invisibles du présent et non pas celles qui sont passagères; il faut remonter aux origines.
D’où venons-nous et où allons-nous ?
Chaque peuple a sa réponse à cette question. Et, cette réponse constitue le patrimoine historique qui lui est propre.
C’est cette histoire qui ressortira les « comment » et les « pourquoi » des choix politiques et idéologiques de chacun d’eux.
Pour nous Congolais, en particulier, la réponse à cette question est autant une réappropriation de notre héritage que la mise à jour de notre responsabilité. Nous, peuple sur ces terres du Congo, devenons à notre tour des acteurs actifs ou passifs de notre histoire, celle de demain.
Cette réponse pose le fondement à partir duquel se constitue et se reconstitue l’embryon identitaire sans lequel tout repère politique et idéologique n’est plus possible.
La question appelle des exigences : un devoir de mémoire d’une part, et la projection dans la conscience collective du peuple de l’idéologie politique relative à son identité.
Par ailleurs, le vingt-et-unième siècle impose une vision universaliste des choses ; ne fût-ce que de par la puissance des médias modernes, ajoutée aux performances des moyens de communication. Quelqu’un a dit à ce propos : « la terre est devenue un grand village ».
D’où la nécessité et l’obligation pour chaque peuple d’affirmer ses valeurs idéologiques propres, avant d’éventuellement les concilier avec d’autres.
Notre situation, à ce jour, est des plus préoccupantes. En effet, la génération actuelle a, devant elle, étalées à perte de vue, des ruines de tout ressort : cultuelles, culturelles, idéologiques, politiques, scientifiques… qui ont traversé la nuit des temps.
Des ruines consécutives à la tragédie des civilisations qu’aucun autre peuple sur cette planète n’a connue, ni quant à sa forme, ni quant au traumatisme y consécutif ; une tragédie qui étale ses cicatrices aujourd’hui, tels des stigmates, témoignages de l’horreur des siècles.
Ceux qui tenaient le fouet hier se sont évertués à effacer de notre mémoire toute trace des valeurs qui nous ont permis de subsister dans une parfaite symbiose avec la nature, dans des espaces que nos pères étaient parvenus à apprivoiser jusqu’au moment où ces fouettards, en quête de matières premières pour leur industrie naissante se soient convaincus être investis du devoir dit sacré, de nous civiliser, voire pire, de nous « évangéliser ».
Quand ils sont venus, ils ont trouvé devant eux des entités royales bien organisées, fondées sur la force du serment (le lien entre forces spirituelles et temporelles), l’homme en phase avec les lois de son environnement pour un parfait équilibre entre lui et le milieu dans lequel il vivait.
Ils furent surpris de découvrir que le continent était déjà peuplé des dizaines de millions d’individus !
De mémoire d’historiens, on a jamais ouï-dire que le peuple noir ait été en quelque moment que ce fut en voie de disparition. Au contraire, ce sont eux qui nous ont spoliés de nos plus beaux attributs du genre humain, reconnaissant en cela, par devers eux, que les organisations politiques autochtones ont produit le profil idéal de l’espèce Homme, véritable merveille biologique, dépositaire des aptitudes phénoménales de résistance et d’adaptation, réceptacle de connaissances spécifiques utiles pour une qualité de vie que même les olympiades modernes ne parviennent pas à reproduire, si ce n’est des hommes aux anabolisants !
Bref, ils ont eu comme interlocuteurs des hommes dignes.
Le poids des siècles aidant, les consciences devenant de plus en plus chargées, on assiste à l’expression des remords ci et là. Les langues s’affranchissent, et, petit à petit, la vérité se fraie un chemin dans le débat des civilisations.
Lors de la conférence de réconciliation Europe-Afrique tenue à Kinshasa en juin 2008, une déclaration du bloc européen reconnaîtra que, dans son désir de maintenir son hégémonie sur les colonies, le colonisateur s’était ardemment employé à briser les systèmes d’organisation autochtone par une campagne sans précédent ; faite de terreur, de cruauté, de manipulation intellectuelle sous couvert de Religion, en accordant une attention particulière à la destruction systématique des symboles de notre force qu’ils fussent d’origine spirituelle ou du domaine temporel.
En effet, ce furent déportations des forces vives de la population, redéfinition du modèle de famille, bouleversement des normes culturelles, pour, en fin de compte nous imposer des systèmes incompatibles avec notre mode organisationnel et notre réflexion politique. Au point que nous sommes régis aujourd’hui par des organisations bâtardes qui font les jeux de ceux qui nous dominent.
Toutes ces raisons, cumulées depuis des décennies et que je n’ai cessé de dénoncer depuis que l’Eternel m’a mis à cœur de faire connaître à mon peuple son destin ont milité, selon son ordre, à m’impliquer officiellement à la faveur des élections dites libres, transparentes et démocratiques qui devaient se tenir en R.D.Congo, en tant que candidat à la présidence du pays. Lors de la (Elections de 2006)
L’indépendance du Congo passe par une refonte complète de notre société.
Cet impératif nous a inspiré de nous interdire, c’était un risque contrôlé, de présenter notre projet de société. Et, d’aucuns ont crié au suicide politique. Je voulais focaliser l’attention de l’opinion publique sur une chose : les ambiguïtés de l’héritage colonial, ayant engendré un être sans repères historiques, sociologiques, idéologiques et politiques établis, que nous imposera l’Europe coloniale de 1884-1885 jusqu’au moment où cet ouvrage va s’avérer être de plus en plus difficile à téléguider, c’est le Congo-Zaïre de 60-97, auquel va succéder un Congo à quatre têtes plus une, dont le maître d’ouvrage est la même communauté européenne et consort.
J’avais estimé qu’il était impérieux de redéfinir tout d’abord cette société, notre société ; ce faisant, recouvrer notre identité afin de prétendre nous réapproprier notre dignité. Ceci dans une œuvre de restauration à tous les niveaux et dans tous les domaines.
La restauration, comme mission, s’impose devant les décombres des systèmes politiques traditionnels qu’ont été le communisme et présentement le capitalisme avec les affres consécutifs au dérèglement de son système financier. Elle constitue la forme et le fond de la pensée et de l’action de votre serviteur. Elle est la motivation et la justification de mon engagement dans la conduite de la chose publique.
La restauration implique l’antériorité d’une chose à une époque donnée, mais ayant été, entretemps détruite, oubliée ou ignorée et devant faire l’objet d’une restitution ou d’une reconstitution.
Des groupes de pression, des mentors de tout acabit ont pensé que les élections démocratiques, libres et transparentes qui nous ont engendré les institutions qui nous régissent, à ce jour, allaient imposer si pas une culture démocratique, mais tout au moins une forme, alibi, y relative.
La classe politique au pouvoir et l’opposition officielle, d’une part, et l’autre opposition non moins légitime et représentative mais qui n’est pas représentée sur l’échiquier des institutions politiques établies, d’autre part ; ont-elles vraiment intégré les fondamentaux de la démocratie ? J’en doute. L’actualité au fil des jours confirme mes craintes.
C’est consécutivement à la pression, non sans arrières pensées politico-financières des grands de ce monde, que les Etats africains sont obligés d’adopter un système contre culture. Et après ? C’est comme du phénomène de rejet après une transplantation d’organes.
La démocratie, la nôtre, l’africaine serait-elle une démocratie des armes par le bon soin des anciennes métropoles ?
Le Kenya, la Mauritanie, le Zimbabwe, la série n’est pas exhaustive, ont fait les frais de cette transplantation de la démocratie à l’européenne dans une culture politique incompatible, à cause, premièrement, des conflits d’intérêts entre le donneur de leçons, l’Europe et, l’élève, l’Afrique, conflits qui rendent toute intégration de la culture démocratique illusoire.
L’évidence, c’est que l’Afrique est en gestation dans une culture qui n’a pas fini de revendiquer son chemin.
La restitution porterait avant tout sur le choix politique qui devrait être le notre.
Les avatars politico-constitutionnels que nous font vivre les institutions issues des premières élections dites démocratiques, étaient censées corriger les travers des institutions, qui trente-deux ans durant, ont instauré en définitive loin des ambitions annoncées, la dissolution des valeurs, des repères moraux et civiques. Elles y ont été contraintes pour avoir bravé le modèle européen en prônant le recours à l’authenticité.
Ces institutions qui ont régi le pays pendant 32 ans, avaient pour ambition d’offrir une alternative salutaire en réponse aux cinq ans de sang et de cendre du chaos post-indépendance, en fait, la première impasse démocratique que le pays a connue, coordonnée à partir de l’ancienne métropole pour préserver son contrôle sur le marché des matières premières, en lâchant en peu de lest : l’indépendance nominale !
Et les pères de l’indépendance se sont battus pour que nous puissions recouvrer notre dignité, contre l’humiliation et l’asservissement dont était objet l’Homme congolais, pour notre propre prise en charge. Ce qui a fait cruellement défaut, à la table ronde de Bruxelles de 1959, c’était une idéologie propre au peuple congolais en lieu et place des ambitions disparates et tribalistes affichées.
Aussi loin que nos souvenirs, les souvenirs de notre histoire, l’histoire de notre peuple, dans ces terres entrecoupées des eaux, peuvent s’étendre ; il n’y a pas trace d’une gloire perdue, qui serait le modèle type, comme l’attestait, non sans cynisme, Nicolas Sarkozy à la biennale de Dakar 2004.
A propos de cette gloire perdue, ce qu’on en dit semble être du ressort de l’intuitif pour ne pas dire des mythologies et autres légendes.
La Restauration pose donc comme base un devoir de mémoire.
L’investigation dans la mémoire des peuples met à jour des facteurs identitaires propres à chacun d’eux.
A titre illustratif, la candidature de la Turquie pour intégrer le grand marché européen va nous servir de trame. En effet, son intégration grippe sur un point qu’avait bien voulu épingler Monsieur Valery Giscard d’Estaing, ancien Président français, Père de la défunte constitution européenne. Il dira que l’Europe, parce qu’elle est de tradition chrétienne, n’était pas encore prête pour accueillir la Turquie dans le marché européen. Elle l’est cultuellement et culturellement, à la différence de la Turquie qui avait enfilé entre-temps son Djellaba musulman en dépit du fait que cette dernière se réclamait être régie par un régime laïque ! Et pourtant, l’Europe laïque, par la France interposée, venait de redécouvrir que la religion est donc un facteur identitaire fondamental qui inspire ses propres rites et son propre culte. Rappelons-nous le port du voile qui a fait tâche d’huile ; on a parlé des signes ostentatoires religieux qu’il fallait bannir. Pourquoi ? La tradition cultuelle et culturelle européenne était imperméable, dans le cas d’espèce, à un rite et à l’expression d’un culte venu d’ailleurs.
La quête de notre identité passe donc obligatoirement par le facteur religieux… En effet, des thèmes comme l’homosexualité qui peuvent profondément transformer une société, sont tributaires d’un code de conduite dont le socle est la religion, parce qu’elle seule propose des valeurs transcendantes.
Nicolas Sarkozy le reconnait dans son livre « La République, Les Religions, l’Espérance. » Il dit que la religion est un facteur de civilisation, un facteur de développement, un facteur d’apaisement, un facteur d’espérance… Que les valeurs républicaines pour qu’elles trouvent leurs sens, doivent être profondément enfouis dans ce qui est religieux, que la religion est une dimension fondamentale de l’être humain… Le danger pour les Etats modernes, est qu’en décriant les valeurs transcendantes, ils les éteignent, et ne peuvent plus proposer que des idéaux limités… On ne le lui fait pas dire !
La religion draine donc des données sociologiques, historiques, politiques, passées, présentes et à venir ; les choses qui se sont accomplies dans un passé récent, et qui étaient annoncées dans un passé lointain ou proche. Révélant en cela une dynamique qu’on aurait tort de mépriser, ne fût-ce que par le fait qu’aujourd’hui c’est cette dynamique qui influe sur les rapports de force des entités en conflit comme dans tout le Moyen-Orient, de l’Euphrate à la Mer Noire.
C’est sur des anciens écrits, la Bible en l’occurrence, que repose la légitimité des revendications et/ou des récriminations des uns et des autres.
Les luttes sur des héritages contestés émaillent la géopolitique planétaire, dont parmi les plus spectaculaires, le problème Israélo-palestinien et alliés confrontés !
La Bible parle des mouvements des peuples, de la constitution des nations, de leurs destins, selon le dessein de Dieu.
D’où venons-nous et où allons-nous ?
Cette question nécessite une révélation. La révélation implique l’Oracle, l’Oracle la présence d’un témoin, la présence du témoin celle d’un auditoire, celle de l’auditoire suppose un lieu d’où il est censé recevoir le témoignage ; ainsi est constituée la trame des prophéties à partir desquelles les peuples sont instruits des véritables enjeux en cours, et du rôle de chacun d’eux sur l’échiquier délimité par ces prophéties.
La mémoire des temps l’atteste : « Que toutes les nations se rassemblent […] qui d’entre eux a annoncé ces choses ? […] qu’ils produisent leurs témoins et établissent leurs droits ; Qu’on écoute et qu’on dise : c’est vrai !
Vous êtes mes témoins […] vous, et mon Serviteur que j’ai choisi, afin […] que vous me croyiez et compreniez que c’est Moi… l’Eternel, » Esaïe 43 :9,11.
La raison politique de notre discours, c’est la prophétie. La prophétie a ceci de particulier :TOUT LE MONDE PEUT LA CONTESTER, MAIS PERSONNE NE PEUT EN EMPECHER L’ACCOMPLISSEMENT ; C’EST LA FORCE DES CHOSES !!!
Par la force des choses, Dieu m’a investi pour conduire le peuple vers son destin.
Joseph MUKUNGUBILA MUTOMBO
Prophète de l’Eternel