A quand le deuil de tous les nôtres, paisibles citoyens congolais, que Kanambe Hippolyte alias Joseph Kabila a pu massacrer ici chez nous, au Congo ?

Carte du Congo

Lettre ouverte du 28 Mars 2016

 

 

Je m’adresse pour la énième fois à vous de la communauté internationale, puisque j’aimerais comprendre si ce que je suis en train de vivre, moi Mukungubila, ce que les Congolais sont en train de vivre dans leur ensemble, si c’est réellement cela la démocratie.

Comprenez que tous les Congolais, eu égard à ce que nous sommes en train de voir, à ce que nous sommes en train de constater, commencent à perdre le goût pour la démocratie. Les Congolais ne parviennent plus à comprendre ce que ce mot «démocratie» signifie. Les Congolais se demandent ce que ce mot «démocratie» signifie.

«Démocratie» signifierait-il réellement «le pouvoir par le peuple» ? Je voudrais tout simplement dire par là que la démocratie est devenue une pilule amère; raison pour laquelle je vous demande à vous de la communauté internationale, vous qui avez le pouvoir d’intervenir comme j’ai eu à le répéter plusieurs fois, d’arranger les choses comme il se doit.

Pour exercer la démocratie, faut-il nécessairement mourir ?!

Pour exercer la démocratie, faut-il nécessairement aller en prison ?!

Je sers moi-même d’exemple, moi Mukungubila. Dans mon propre pays, je n’ai plus de résidence : que ce soit dans la capitale à Kinshasa; ou en province à Lubumbashi qui est mon fief, au Katanga ma province d’origine. Kanambe alias Joseph Kabila et sa suite ont pillé toutes mes résidences; emportant biens, véhicules et tout ce qui composaient mes maisons. Kanambe alias Joseph Kabila est allé jusqu’à y placer des militaires qui occupent toutes ces maisons. Elles sont devenues des résidences de Kanambe. Voilà donc la démocratie telle qu’elle est en train de s’exercer en RDC.

Grave encore, Kanambe alias Joseph Kabila a eu le pouvoir de traverser même le fleuve Congo pour aller traquer les nôtres au Congo-Brazzaville. Et au moment où je suis en train de vous écrire, mes compatriotes qui résidaient paisiblement au Congo-Brazzaville, au Congo-Kinshasa, il y a de ceux-là qui dorment dehors, sans toit au-dessus de leur tête. Voilà la démocratie telle qu’elle se conçoit en RDC.

Je m’adresse une fois de plus à vous de la communauté internationale, vous-même qui,de par vos émissaires, selon ce que j’ai ouï dire, aviez amené toutes les preuves du génocide à Kanambe alias Joseph Kabila; vous lui aviez montré toutes les fosses communes, qui se chiffreraient jusqu’à dix; en lui demandant de quitter immédiatement le pouvoir parce qu’il a scandaleusement tué les Congolais, raison pour laquelle je m’adresse à vous aujourd’hui. Un homme génocidaire comme celui-là, ne craignez-vous pas qu’il ternisse l’image de la démocratie ? Je vous avais dit qu’il ne faut pas laisser la démocratie être assassinée; mais Kanambe alias Joseph Kabila l’a complètement assassinée. Celui que vous appelez «Joseph Kabila» a complètement assassiné la démocratie.

De ce fait, le Congo est devenu une jungle dans son ensemble; car ce n’est pas seulement le Congo-Kinshasa qui souffre, mais partout, à cause de ce génocidaire. Tous les Congolais se demandent pourquoi Dieu les a créés. Je crois que, à mon humble avis, ce système démocratique est un bon système parce qu’il s’y exalte une bonne odeur de la liberté; si ce système est réellement appliqué selon les normes. Voilà toutes les raisons qui m’amènent aujourd’hui à m’adresser à vous de la communauté internationale une ènième fois; pour vous demander d’intervenir promptement. Car, au moment où je vous parle, Kanambe alias Joseph Kabila continue d’envahir le pays avec ses frères rwandais; Kanambe alias Joseph Kabila continue à enlever, assassiner les Congolais librement, en toute impunité. Pas plus tard que le 20 mars 2016, nous avons perdu l’abbé Vincent Machozi, assassiné sauvagement à Beni, au Nord-Kivu pour avoir dénoncé le massacre contre la tribu Nande.

Rappelez-vous que je vous avais demandé s’il faudrait qu’on s’adresse directement au ciel. Faudrait-il qu’on s’adresse directement au ciel ? Et le ciel peut-il nous répondre rapidement ? Nous vivons dans le monde des humains, un monde qui a des structures; raison pour laquelle nous vous demandons de nous aider.

Les Congolais ne sont plus libres sur toutes les deux rives. Dans leur ensemble, les Congolais se sentent persécutés. Et maintenant, vers où la démocratie va-t-elle nous mener ?

Quelles sont les limites du dictateur s’il peut tuer les Congolais comme des poules ou des chèvres appartenant  à son poulailler, à son bétail ? Cela étant, je vous demande de nous aider à stopper ce pouvoir qui n’a plus de raison d’exister.

Le fait que le président de la CENI ait annoncé officiellement qu’il n’est plus capable d’organiser les élections,… Et pourtant c’est ce que j’avais déjà refusé, je m’y attendais. Et il ose demander qu’on reporte à 2017. Quand ils osent demander cela, y a-t-il en eux une once d’humanité ? Ils versent le sang chaque jour;  allons-nous continuer à supporter cela ?

Le fait de l’avoir annoncé officiellement, fait que celui que vous appelez «Joseph Kabila» n’a plus de raison d’exercer un seul jour son pouvoir sur notre territoire. Pourquoi allons-nous le laisser arriver jusqu’à décembre ? S’il est incapable, qu’on laisse les Congolais s’organiser pour mettre en place un gouvernement de transition en quelques jours, afin de limiter les dégâts de Kanambe alias Joseph Kabila.

Notre Congo dans son ensemble est devenu une jungle, les chars sont partout : à ce que je sache, vous conviendrez avec moi, vous de la communauté internationale, qu’aucune guerre n’a été déclarée ouvertement au Congo. Alors pourquoi tous ces chars dans les villes ? Ne trouvez-vous pas que l’on est en train d’avilir l’honneur de ce système qu’est la démocratie ? Ce que le Congo est en train de vivre de tous côtés, notre Congo, qui est occupé, fait que les Congolais sont en train d’envier les autres pays et notamment ceux de l’Europe pour y aller vivre. Voudriez-vous que tous les Congolais partent en exode en Europe, c’est-à-dire en exil ? Quelles sont les raisons de laisser continuer un génocidaire ? J’avais dit pas d’élections, pas de dialogue, ni de découpage. Et aujourd’hui de manière rusée, il envoie celui qu’il a placé à la tête de la CENI, faire des déclarations. Il joue à un jeu et est en train de nous narguer. Je crois que cette déclaration officielle faite par ce pouvoir, selon laquelle ils ne sont plus capables d’organiser des élections, constitue une démission. C’est la raison pour laquelle, je réclame le gouvernement de transition afin que les Congolais puissent s’organiser de manière efficace, pour se relancer dans le développement. Ayez pitié de nous ! Ayez pitié de nous !

Ceux qui sont responsables des Congolais brandissent leurs armes pour les terroriser. En faisant cela, ils ternissent l’image de la démocratie que vous, de la communauté internationale, êtes en train de prôner. Effectivement, ils comprennent que le Congo est une jungle. Le pays de nos ancêtres est devenue une jungle; or dans la jungle c’est la raison du plus fort. Dans quelles élections les Congolais pourront-ils espérer trouver leur bonheur, leur liberté ? Intervenez, vous de la communauté internationale ! Mettez fin à ce système entretenu au Congo par les dictateurs. Ne demandez même pas aux Congolais de manifester, ils sont éliminés dans un génocide incroyable. Ne leur demander plus de manifester, intervenez seulement. Nous vous demandons de grâce devant Dieu, intervenez ! Avec notre argent, l’argent du contribuable congolais, ils ont acquis des armes pour nous mater et vivre avec leur famille.

Ce n’est pas que les Congolais manquent de courage pour manifester comme cela se fait dans d’autres pays; ils ont suffisamment de courage mais ces sanguinaires nous tuent sans pitié. Vous n’allez plus nous présenter des excuses, vous avez ce pouvoir de mettre fin à tout cela en deux ou trois jours. Il n’y a plus de pouvoir sur place si ce n’est celui de tuer le peuple et le piller. Toutes les preuves, vous les avez et d’ailleurs plus que nous. Vous-mêmes êtes témoins de ce que les Congolais viennent de vivre sur l’ensemble de notre territoire qui s’appelle Congo. Ayez pitié de nous, de grâce. Que Dieu vous accorde la force de pouvoir nous aider. Je vous demande de ne pas laisser, même une semaine aux dictateurs.

Après avoir massacré ceux qu’ils ont massacrés, ils ont repris leur traque et voilà que notre frère Mutonkole Kadima Levi est en train de souffrir injustement, sans aucune raison. Allons-nous continuer, nous Congolais, à faire de fausses élections ? Si la démocratie est le pouvoir du peuple, alors vous de la communauté internationale, avez la capacité de signifier aux dictateurs de laisser le pouvoir. Autrement, cela signifierait que la démocratie n’est plus une bonne chose. La démocratie, signifie-t-elle pour nous mourir, souffrir jusqu’à ce que nous rendions l’âme ? Accordez-nous de mettre en place une transition pour organiser de réelles élections. Or, cette transition que je réclame nous permettra de donner possibilité à nos familles d’organiser le deuil de tous ceux qui ont été massacrés. C’est l’objet de ma lettre d’aujourd’hui.

Permettez que nous puissions pleurer les nôtres.

Enlevez nous cet envahisseur pour permettre aux Congolais de pleurer les leurs. Tous les Congolais veulent maintenant organiser le deuil de tous les nôtres qui sont morts. Nous n’avons pour l’heure aucune puissance pour répliquer. Ce que nous demandons seulement, c’est de nous laisser libre; que nous puissions nous sentir libres sur le sol de nos ancêtres. Que cela nous donne la possibilité de pleurer les nôtres et pourquoi pas chercher les reliques, même les ossements à enterrer. Comprenez que, certains parmi ceux qui ont été massacrés, ont été enterrés vivants.

Je crois que vous comprendrez mon cri d’aujourd’hui, mon cri de détresse, intervenez.

Les dictateurs n’ont pas envie de lâcher prise. Vous avez alors le devoir de nous les ôter pour que nous puissions organiser le deuil, afin de calmer nos esprits. Tant qu’ils seront là, il continueront à massacrer et il ne nous permettront jamais de pouvoir pleurer. Ce n’est pas une bonne chose, pensez à cela, vous de la communauté internationale. Je ne pense plus qu’il faille laisser à ces dictateurs sanguinaires le pouvoir de diriger les peuples.

Que notre Dieu nous accorde cela.

 

 

Joseph Mukungubila Mutombo

Prophète de l’Eternel