Lettre ouverte aux compatriotes et à la communauté internationale
Le 13 Mars 2015
A cause des richesses du Congo, la démocratie est en train d’être assassinée
En effet, il y a lieu d’être fortement troublé car nous ne pouvons plus comprendre que les grands pays qui nous inspiraient le style de la véritable démocratie, puissent aujourd’hui demander au Congo occupé, assassiné, violé, et humilié par les Rwandais, d’organiser les élections, en demandant au pouvoir en place d’établir le calendrier électoral! C’est inadmissible.
Ce pouvoir génocidaire, sanguinaire, a massacré les Congolais le 30 décembre 2013. La même action a été répétée une année après, jour pour jour, en janvier 2015, le 19, le 20 et le 21. Donc, au travers de tous ces massacres, nous venons de perdre plusieurs centaines de compatriotes et ce pouvoir sanguinaire est en train de faire son chemin en continuant avec les massacres.
L’armée rwandaise est en train d’être installée partout au Congo, par celui qui est à la tête du pays. Dans toutes les villes du pays, ce sont les militaires rwandais que l’on voit comme l’armée du pouvoir en place. J’ai reçu des messages qui confirment le flux des Rwandais à Kalémie et on les voit passer à Kabalo vers le sud, sûrement pour renforcer ceux qui sont déjà en place à Kamina comme à Lubumbashi.
Les Congolais, désemparés de tous côtés, lancent des cris de détresse à cause de cette invasion, entretenue soigneusement par celui qui se dit chef du Congo.
Et notre étonnement, c’est de voir la communauté internationale demander le calendrier électoral au chef actuel, à la tête du pays, auquel ils ont signifié le départ en lui rappelant que le mandat qu’il exerce maintenant est le dernier.
Et, c’est à lui qu’ils le demandent! Alors que le chef actuel est en train de préparer l’armée rwandaise contre les Congolais!
Mon grand étonnement c’est surtout de voir l’opposition, qui est censée réguler ou alors contrôler la bonne marche de la politique du pays et protester contre la mauvaise gouvernance dans le but de protéger les droits du peuple, se lancer malheureusement de manière agitée dans les préparatifs de ces fameuses élections. Incroyable!
Chers compatriotes, permettez que je puisse vous ramener à cette réflexion responsable : regardez autour de vous, vous êtes une grande nation, un grand pays. Mais l’homme à la tête du pays vient de vous dépouiller de toutes les grandes entreprises dans le pays. La GECAMINES n’existe plus! Les grandes entreprises de transport comme la SNCC en faillite! Et, au moment où la communauté internationale lui rappelle la fin de son mandat, il demande à vous le peuple congolais de mettre maintenant en pratique le découpage des provinces! Notez la date à laquelle nous nous retrouvons aujourd’hui. Le monsieur devrait déposer son mandat dans une année, et lui vous demande de découper les provinces!
Toutes les tentatives qu’il fait c’est de pouvoir se maintenir encore longtemps au pouvoir. Et c’est à cet homme qu’on va demander d’établir le calendrier électoral! Rappelez-vous qu’après l’assassinat de Mzee Laurent-Désiré KABILA, il a été transporté à la tête du pays pendant deux ans. Il fera ensuite trois ans dans le 1+4. Puis s’en suivra l’avènement de ce qu’on a appelé “élections crédibles et transparentes”, l’élection présidentielle de 2006 dont moi même j’ai été porté candidat. Donc, voyez, le parcours de toutes ces années n’a-t-il pas permis au chef, de l’Etat, de pouvoir travailler dans ce sens-là ? Faire le recensement, travailler à accomplir ce qu’il avait promis! De pouvoir découper le pays de 11 provinces à 26, cela n’a pas été fait. Les élections de 2006 devaient être précédées du recensement, mais cela non plus n’a pas été fait.
La tricherie qui a été entretenue par la CENI en 2006 avec Monsieur Malu Malu, c’est la même tricherie qui va se répéter en 2011. Et, nous sommes terrifiés par le retour du même Malu Malu qui vient aujourd’hui aider les Congolais ?
Le chef, de l’Etat, se sentant acculé pour le départ, veut détruire le Congo avec le découpage pour vous affaiblir et trouver le moyen de donner au Rwanda la partie est du pays. Par conséquent, il n’est pas acceptable de vous laisser dépouiller de toute votre identité, perdre vos terres (le Pays) que vous ont léguées vos ancêtres. En perdant les terres, on ne pourra plus vous localiser comme peuple. Raison pour laquelle, n’acceptez pas de faire ces fausses élections. Si la communauté internationale est prête à pouvoir nous aider, le préalable c’est de nous enlever l’étranger à la tête de ce pays et tous les Rwandais qu’il vient d’installer dans tout le pays.
Accepter les élections aujourd’hui, sans faire partir celui qui nous massacre quotidiennement, nous mènera tout droit dans le gouffre (à la catastrophe). Le départ immédiat de celui qui est à la tête du pays comme l’avait réclamé votre Serviteur (celui qui vous parle) et comme l’avaient réclamé ceux qui s’étaient soulevés le 19, 20 et 21 janvier 2015, concorderait bien avec les élections 2016. Mais aujourd’hui ce ne sera pas possible d’aller aux élections pendant que le peuple continue à être massacré, à être traqué.
Les disciples du Seigneur, les partisans de MUKUNGUBILA sont injustement en prison. Différents compatriotes qui se sont levés pour s’opposer à la mauvaise gouvernance (ils sont nombreux) sont en prison. Différents journalistes, au moment où nous parlons, ont perdu la vie. Et il y en a d’autres qui à l’heure où je vous parle, seraient encore retenus en prison. Et n’oubliez pas qu’avant le 19, 20, et 21 janvier, certains professeurs de l’université avaient été arrêtés. Et c’est à ce régime que l’on demande d’organiser les élections!
Que Dieu ait pitié de nous.
Joseph MUKUNGUBILA MUTOMBO, Prophète de l’Eternel